Inventaire morbide (2)
Aujourd'hui, c'est vendredi. Les gens qui sont en week-end sont contents, ceux qui bossent demain le sont moins, jusque là, je pense être compréhensible pour une majeure partie de la population...
... bien qu'on m'annonce dans l'oreillette que Daniela Lumbroso vient d'exploser les rares neurones qui erraient encore dans son cerveau. Ce que j'aime chez Daniela Lumbroso, c'est son côté Benjamin Castaldi: tu lui enlèves son prompteur, et plus aucune phrase cohérente n'arrive à sortir de sa bouche. Sauf que Daniela Lumbroso, en plus de sa dyslexie neuronale, elle a en plus la 'Y'a que la vérité qu'est vraie quand ça compte' (comme le dit Lucette Maronnot, 76 ans, résidente de la maison de retraite 'La mort tranquille' de Villetaneuse) touch. Comme sa jeune collègue de TF1 qui se fait narratrice des reportages, Daniela est une romantique, enfin à sa manière. Dans l'émission de Waffen Bataille et Kapo Fontaine, la jeune diplômée de l'EFAP raconte que "la vie est comme une fleur qui chante au-dessus des nuages qui amènent la pluie sur les coeurs meurtris de Micheline...Tempête, orage... et puis le beau temps, à nouveau, sur cette vie qui chante... Mais soudain, c'est le drame, et la douleur qui revient hanter le triste château dans lequel est enfermée Princesse Michèle, qui se meurt pour son roi bien aimé qui rappelle, à la jeune majorette qu'elle était, qu'il fut le premier à la besogner sec..." Daniela Lumbroso, beaucoup classieuse, dit: "Et tout de suite, retrouvons notre marraine... Les Français l'adorent, et même si son nom pourrait nous faire croire qu'elle emprisonne nos coeurs, elle nous rend bien tout l'amour que vous, public, lui portez...Isabelle Boulay!!!".
Sur TF1, c'est mièvre, mielleux, pour ne pas dire carrément neuneu. Le grand syndrôme de la télé: elle parle à des gamins de 3 ans. Sur France 2, c'est tout aussi neuneu avec Daniela: métaphore filée digne de l'agenda d'un/une ado prépubère de 5ème qui fait des coeurs sur les i et qui marque des citations aux pages correspondant aux jours de vacances (du style: "Mains froides, coeurs chauds", ou "L'amour et l'amitié s'excluent l'un l'autre"; ça, d'ailleurs, c'était souvent ton rateau de l'année qui te l'écrivait pour faire genre: "Ouais, trop cool, j't'aime pas, mais je veux bien qu'on reste amis") (je me rends compte que tout ceci sent beaucoup le vécu. Je m'arrête donc ici pour les comparaisons post-touche-pipi), métaphore filée donc, et lancement hasardeux, d'ailleurs on sent bien que les mots ont du mal à arriver dans l'ordre. Genre: la vanne de lancement sur 'Boulay', elle est tellement drôle que Daniela en a les zygomatiques toutes flappies. A ce moment-là, il ne lui reste souvent que ses dents blanchies à l'acide (tellement ça brille) pour faire illusion...
Pour Comme au cinéma, j'ai toujours autant de mal à comprendre pourquoi le seul programme consacré au cinéma sur le service public est animée par la même Daniela Lumbroso. Les lancements sont du même acabit que ceux relatés plus haut, et niveau analyse-critique cinématographique, on reste dans l'agenda de Marion P., 13 ans, avec des "Un beau film d'amour, pleins de bons sentiments" en pagaille, moult "Un beau film d'action, avec un casting chic et choc, pour un vrai électrochoc" (les rimes, elle peut pas s'en empêcher, c'est plus fort qu'elle), et de trop rares "Une comédie où l'on rit beaucoup". Voilà, elle dirait "Un beau film, réalisé par un réalisteur et interprété par des comédiens qui sont des acteurs", ce serait aussi intéressant. Heureusement, dans cette émission, elle a une critique pro pour l'épauler. La vraie, celle qui parle dans le vague d'un air nonchalant tout en glissant des anecdotes persos valorisantes, du style: "La première fois que j'ai rencontré Woody Allen,..." ou "J'en discutais encore hier avec Gérard...Depardieu".
Bon allez, je laisse Daniela et continue le morbide inventaire. Je ne sais pas si vous avez vu, mais le Vatican nous a sorti un pape qui a déjà l'air mort. Gilbert 73, on dirait Jean-Paul y'a un an...Un journaliste l'a présenté comme ayant "la santé fragile"... C'est dire la forme que tient le papy... Franchement, quitte à choisir, je préfère de loin mourir comme Jésus à 33 ans, plutôt que comme Jean-Paul II a 84 (et puis j'ai toujours rêvé de porter un pagne de toute manière).
Puisqu'on parle de mort d'ailleurs, TF1 nous propose ce soir, comme tous les vendredi, un sujet plein de pudeur dans Sans aucun doute: "ma mère souffre, l'hôpital refuse de reconnaître ses torts".
En ce moment-même, sur TF1, une femme de 70 ans est allongée sur un canapé.
On apprend par la voix off qu'elle est en train de mourir.
Je me rends compte que je suis en train de regarder une femme à l'agonie.
Julien Courbet a donc bien jeté sa dignité dans un vomissoire, au cas où certains en doutaient encore.
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Le jour où on verra le Pape mourir dans Sans aucun doute avec Daniela Lumbroso à son chevet, ça aura quand même plus de gueule la télé française...
"Turn on the TV and die!"