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LOCAL Anaesthetic?! LOCAL Anaesthetic?!? What is this - Eastern Europe?! I want total sensory deprivation and BACK-up drugs!!
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29 mars 2005

Récompenses méritées

Il y a encore quelques années, tous les ans, le petit monde étriqué de la télévision française se retrouvait pour honorer ses pairs méritants. On appelait ça les 7 d'Or. Il me semble, pour tout dire, que je notais, étant petit, les résultats. L'enfance est une période cruelle, certes.

Aujourd'hui, la figure du téléspectateur a cédé la place à celle du producteur. Signe d'une télévision schizophrénique, le téléspectateur joue maintenant sur deux fronts: il est à la fois cible et acteur. Les programmes le mettent en scène, la publicité le consomme goûlument, chacun y trouve son petit profit. En gros, le téléspectateur, il est là pour béqueter la bouffe servie toute chaude par l'écran, il est plus là pour dire s'il est content et si ça lui plaît. On ne le force pas, c'est vrai, mais on le racole gentiment , à la Sarkozy: ça reste du racolage... passif.

Y'a dix ans, quand les 7 d'Or était organisé, tous les nombrils du Paf attendaient fébrilement et avec une angoisse folle que Valérie Pascale vienne remettre le 7 d'Or de la meilleure comédienne de fiction à Véronique Genest qui, déjà torchée, disait avec sa classe habituelle: "Putain, chui trop contente, oh la la". Après, y'avait Patrick Chène qui arrivait et qui tentait de récupérer l'affaire: "les femmes savent toujours trouver les bons mots, hi hi hi!!", faisant ainsi sourire les 123 spectateurs encore présents dans l'affaire, Hervé Bourges s'étant assoupi depuis peu.

A cette époque, on vénérait la télécommande. Au début des années 80, tout le monde voyait dans celle-ci une espèce d'instrument de pouvoir du téléspectateur. On pensait qu'en ayant la possibilité de passer d'une chaîne à l'autre sans bouger de son fauteuil, le téléspectateur allait obliger les chaînes à les écouter, à leur proposer une télévision de qualité, qui se fasse avec et non sans eux. Aujourd'hui, finalement, les chaînes nous ont bien trituré la cervelle, et la télécommande n'est plus qu'un vulgaire objet du quotidien à la forme phallique (comme quoi, toute phallique qu'elle est, la télécommande n'a pas vraiment prouvé son pouvoir) (bref), objet dont la seule et unique fonction est de nous permettre de voir, exaspérés et un peu las, si les autres chaînes déversent autant, plus ou beaucoup plus de merde que la chaîne que l'on est en train de mater. La télévision, elle-aussi, peut être cruelle.

Pour en revenir aux 7 d'Or: si la cérémonie n'existe plus, c'est aussi parce que matériellement, le nom même de l'émission n'a aucun sens. Déjà, durant les dernières années, ça voulait rien dire: il prenait aussi en compte le câble et le satellite. On ne comprenait plus vraiment pourquoi ça s'appelait "7 d'or", des mamies se sont plaintes, une révolte à éclater, des barricades de déambulateurs ont été montées dans plusieurs villes de France, toutes les attachées de presse du Paf ont, en signe de soutien à la révolte, déposé le cerveau (certes peu utilisé jusqu'ici), marlène a déposé les seins, bref ça avait fait grand bruit. La vieillesse, elle-aussi, est plutôt cruelle.

Sur ce point tout de même, les vieilles avaient raison: en toute logique, en incluant le câble et le satellite, ça aurait dû s'appeler les "145 d'Or". Je suis pointilleux, je ne transige pas avec ces choses-là.

Et puis aujourd'hui, ça n'aurait vraiment plus aucun intérêt les 7 d'Or (si tant est que  ça en avait un peu pour l'enfant que j'étais) (bon, je vous rassure tout de suite, je regardais AUSSI l'Eurovision) (en 1989, Mariska Breneva a fait 6 points pour la Pologne - très mauvais choix de brushing, c'est ce qui l'a perdu). Aujourd'hui, en 2005, un animateur Endemol remettrait un prix à un autre animateur Endemol produit par Endemol, la soirée étant elle-même produite par Endemol et présentée par Arthur. Arthur qui, rappelons-le juste pour tailler dans le vent, reste à la culture ce que l'Eglise était au temps de l'Inquisition: un fossoyeur*. Et puis, même sans cela, il faudrait quand même se farcir Michel Drucker, élu 'Meilleur animateur pour une émission de divertissement' pour la 67ème fois, et Jean-Pierre Pernault sacré 'Meilleur animateur de JT' qui ne manquerait de demander, avec la rigueur qui est la sienne où va l'argent du contribuable et pourquoi Madame Charbouillot, videuse de truites dans le Lot de son état, n'a pas encore reçu la prime promise par 'l'Europe', terminant par cette blague de Clémenceau: "Le matin, les fonctionnaires en retard croisent dans l'escalier ceux qui partent en avance"...

Cette anecdote m'ayant personnellement moi-même glacé d'effroi, j'en tire les conséquences et me retire définitivement de la vie politique française. La fin du lundi de Pâques est, elle-aussi, cruelle.

D'autant qu'on n'a pas vu la clavicule droite du Pape aujourd'hui, et que ça m'inquiète un peu. Avec la ptite bise qui soufflait, vous allez voir qu'il va nous faire une angine. ("Cest pour les enfants que c'est le plus difficile... Heureusement qu'il n'en a pas"). 

Puisque j'évoque l'actu chargée de JP, je terminerai donc par une bonne nouvelle. Ce matin, le Pape s'est exprimé. Il a confié: "Brrrrrgrouuubloppppprrrrrrrr brruuééiiiueeeggrrr rrrâ".

Laurent Romejko aurait précisé: "51 lettres, pas mieux".

"Turn on the TV and die!"

*J'aime beaucoup cette association d'idées: Arthur-Inquisition... A développer.

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Commentaires
D
toujours aussi bon, rien à dire
P
je me permets de mettre un lien vers ton blog car il me fait bien tripper.
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